Le monopole du kitsch

Dans la chambre de l’Empereur, je me dirige vers la fenêtre. Je viens de voir le mouchoir du citoyen consul, les plumes de l’Empereur, les dominos de Napoléon… passons tout cela ; ce qui m’attire c’est la vue, comme la vallée du Lys à Saché, comme à Nohant & ses cyprès. Là, l’Empereur avait vue sur un petit jardin, quelques toits et la mer (qu’on devine plus qu’on ne la voie par ce temps gris). J’imagine le petit homme, la main dans le giron de son pyjama rayé vert et blanc méditant devant ce paysage, méditant à sa grandeur passée et inquiet de comment fuir la France. Napoléon a dormi 3 nuits dans cette chambre et comme je l’ai entendu au bar de l’Océan : « avec un temps pareil, tu m’étonnes qu’il ne soit pas resté plus longtemps ». Sauf qu’il est venu en juillet, le petit homme, pas en mars.

Tout jeune, déjà, du côté d’Ajaccio, il aimait jouer au capitaine de navire…

Bon, le musée en lui-même, bah…, comment te dire ? tu en ressors sans même savoir quand Napoléon est né.

…par dessus tout les pirates…

Il y a plein de docs, trop même ; tellement que tu ne regardes plus et passes à côté de l’essentiel.

…il piquait le tricorne trop encombrant de l’un de ses oncles…

Par hasard tu vois le Toulouse Lautrec, mais il n’est même pas mis en valeur. Et puis ton regard est attiré par la magnifique (sic) triple litho de Joséphine à Napoléon

…et se mettait face à la mer sur un rocher qui devenait proue…

Ça fait un peu musée d’arts & traditions de village perdu & sans moyens, avec ses cartels désuets & laconiques (quand ils n’ont pas été tapé à la machine à écrire il y a 50 ans). 

…un bicorne, ouais, c’est ça qu’il faudrait inventer pensait-il en mettant la main dans sa chemise.

C’est dommage, parce qu’il y aurait à faire.

Elle t’appelle « hé tu le retrouves le profil de Napoléon dans ce paysage ? »