PHYSIOLOGIE DU TOURISTE A LA PLAGE (Partie III : Les marchands du temple) – Par Camille M.

Ok j’aime bien regarder les touristes à la plage, en lisant par exemple les aventures de ce pauvre Nicolas Rey (qui a mon âge) dans Un léger passage à vide,  – ouvrage que j’ai prêté à ma copine Zaza pour ses vacances à la mer ; en me le rendant elle m’a dit « c’est un peu bobo »,  je lui réponds « moi ça m’a plutôt laissée baba » !
Bref.
Parlons de l’environnement du touriste à la plage, qu’est-ce qui l’entoure, quel est le monde dans lequel il évolue : un cadre paradisiaque à première vue, quelque peu parasité quand même…

Et c’est là qu’il faut parler des marchands du temple. Vous les avez remarqué aussi. Ca saute aux yeux, comme une tache sur une robe blanche. Il y a un beau paysage, un lieu calme et reposant, on se sent bien, en harmonie et PATATRA, tout s’écroule, une vision d’horreur, une ombre au tableau, un grain de sable dans la machine.
C’est un bruit affreux, hyper désagréable ininterrompu, ou une vision très gênante. Si gênante qu’on souhaiterait être né aveugle pour ne jamais voir ça. Tout est gâché, foutu, on est de mauvaise humeur pour la journée, si c’est pas pour les vacances !

Prenons au hasard une belle plage de sable fin, une mer calme. Tout va bien, mais seulement en apparence car…

Juste au moment où vous vous assoupissez au son des vagues qui vous bercent, un AVION PUBLICITAIRE fait son apparition dans le ciel et vous réveille en sursaut. Bien sûr, vous ouvrez les yeux, et vous lisez « venez tous à l’Aqualand de machin bidule chouette ». Vous les refermez bien vite en tentant d’oublier tout ça.

Bon c’est pas grave, encore dans les brumes de la sieste vous tentez de vous rendormir, mais v’la le vendeur de chouchous qui hurle à tue-tête sa chanson qui donne mal de tête : « chouchous, beignets, boissons fraîches… ». Celui-là vous le maudissez et vous rêvez en secret de lui faire un croche-patte, hop ni vu ni connu, une jambe cassée, et bon débarras. Mais en fait vous êtes pour la non violence alors vous bouillez intérieurement.

L’air hagard et désespéré, vous vous retournez et vous découvrez avec horreur, là, en haut de la plage, des énormes jeux gonflables pour les enfants, style Dora, ou Bob l’éponge, ou Spiderman. Les idoles des petits mais transformés en géants, et là ça fait peur. On ne peut pas les louper et en plus avec des machines qui font un bruit d’enfer pour les gonfler tout au long de la journée, et le soir, et la nuit. On ne voit plus que ça, ç’est atroce, impossible de les ignorer, impossible de les oublier. Comment ont-ils pu laisser faire ça, pourrir la plage de cette manière, c’est fort de café tout de même !
Vous commencez à lever les yeux vers le ciel bleu azur en soupirant, mais votre regard est arrêté par des lumières qui clignotent. Un peu plus loin ce sont les manèges. Lieu de perdition, lumières et musique à gogo, c’est à vous rendre sourd et aveugle en deux secondes tellement c’est fort en émotion de tous côtés. Effet repoussant garanti. En revanche les enfants sont attirés comme des aimants et ils vous tirent par la main en criant « maman, papa, les manèges, maman, papa, les manèges ». De vrais hystériques qui réclament à corps et à cris leur tour de manège, et ne s’arrêtent que quand, épuisés, on a dit « OUI ».

A deux pas de là, il y a la RUE avec tous les marchands. A éviter AB-SO-LU-MENT. De tous côtés vous êtes cernés par des magasins et des vendeurs à l’affût du touristes en mal de souvenirs, de cadeaux, de maillots de bain, de petits creux….Marchands de glaces, boissons fraîches, gaufres, crêpes, vêtements, jeux, cartes postales. Tout pour vous piquer vos derniers deniers. C’est la rue à CONTOURNER.  Le soir tout le monde s’y engouffre, c’est  pire que le métro aux heures de pointe. On se fait marcher sur les pieds, on est bousculé, on ne peut plus avancer, y’a un bouchon.
Lorsque vous voulez prendre avec vos enfants le petit train soit disant touristique, pour admirer le paysage, vous découvrez avec stupeur qu’il s’est transformé en bus. Pour monter dedans il faut faire la queue et jouer des coudes. Une fois à bord, il fonce à toute allure sur les petites routes qui cahotent un peu (oups le petit déj remonte), pour ramener les touristes dans leur campings respectifs. La ballade est devenue une ligne de bus qui dessert tous les campings alentours. DE-CE-VANT,  je dirais même plus LA-MEN-TA-BLE ;

Au final, on se demande pourquoi on va à la mer ; pour la mer ou pour tous ces importuns qui nous ruinent nos vacances. En vrai, les jeux, les marchands, la musique à tue tête on s’en fout, non ? Ce qui est bizarre c’est qu’on dirait que les marchands de cochonneries, il y en a plus d’année en année.
C’est donc que ça doit bien rapporter ce type de business « attrape touristes ».

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