chez Flaubert – chez Proust – chez Rabelais
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Le Croisset.
La maison de Tante Léonie,
C’est bien chié
‘tain le vent glacial qui remonte la Seine
qu’ils ont appelé ça. La Léonie du roman qui en réalité se nommait tante Elisabeth.
Autant
à Rouen, chez Flaubert, le vent était vivifiant
On y arrive au pas de course, la grande descente de Canteleu vers le fleuve. Resto Le Flaubert, bar Le Flaubert, Quai Flaubert … signes qu’on approche.
PROUST.
Pas trop lu.
Juste commencé La Recherche le temps de goûter le passage de la Madeleine.
autant
sur la pente de Seuilly, avec la vue sur le château du Coudray
et la lecture
½ heure pour voir.
Une madeleine, c’est un paysage
« aussitôt la vieille maison grise sur la rue, où était sa chambre, vint comme un décor de théâtre s’appliquer au petit pavillon, donnant sur le jardin […] ; et avec la maison, la ville, la Place où on m’envoyait avant déjeuner, les rues où j’allais faire des courses depuis le matin jusqu’au soir et par tous les temps, […]. […] toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l’église et tout Combray et ses environs, tout cela que prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé. »
L’étudiante de garde arrive avec la clef.
« Soubdain qu’il fut né, ne cria comme les aultres enfans: « Mies! mies! », mais à haulte voix s’ escrioit: « A boire! à boire! à boire! », comme invitant tout le monde à boire, si bien qu’il fut ouy de tout le pays de Beusse et de Bibaroys. »
Balzac à Saché : Le Lys ! Le lys ! et le début du Père Goriot ; mais au total, il y passe quoi à Saché ? 6 mois, 1 an max.
Au milieu d’une sorte de ZIP (Zone Industrielle Portuaire), le pavillon : un mini musée, la mèche de cheveux de l’écrivain !
Bon…
dans les oreilles,
le vent est agréable.
préférence pour le pathétique du site et de la situation du pavillon.
Pareil pour Proust : Illiers il y vient 6 ou 7 fois, pour les vacances de jeunesse, on doit être autour de 6 mois au total.
Coucher de soleil sur l’usine en paquebot métallique d’en face.
La maison des champs
qu’on l’appelait, cette Devinière pseudo natale de Rabelais (il serait plutôt né dans un pré voisin, dans une charrette le menant ici).
<twitt> Loran Bart est allé visiter la Maison de Tante Léonie à Illiers-Combray et il y a entendu parler de ‘A la Recherche du Temps perdu’, c’est l’histoire d’un garçon qui mange une madeleine quand il est petit. Et après ça dure 7 tomes. Ne mangez jamais de madeleine ! </twitt>
(Maison des champs.
Pour Balzac, Saché l’est aussi un peu. Maison du vallon solitaire, plutôt, loin de Paris et de ses créanciers.
Maison des champs.
Pour Proust, Illiers était les vacances chez la tante. Maison de village, plutôt.
Maison des champs.
Pour Flaubert encore, à l’écart de la ville. Maison de bord de fleuve, plutôt. Où il aurait écrit une bonne partie de son oeuvre si j’en crois le dépliant touristique.)
La canne sertie de M. de Balzac, les assiettes bleues et blanches de Proust, tout ça c’est bof.
Dans la voiture qui me mène vers la maison de la tante Léonie, triste traversée de la Beauce mais jolies maisons de pierres rouges, je me dis « LA MADELEINE, c’est ici, ça n’a rien à voir avec Cabourg ».
Fichtre & prescription,
mais les madeleines ont été mangées depuis longtemps.
Je questionne bête, forcément, toujours.
– les géants, ils sont géants comment ? »
Ce que j’aime, le site & la situation
Géants variables.
Déjà trop de mes questions débiles sont arrivées aux oreilles de la pauvre guide.
Et je ne lui ai même pas fait remarquer combien Debussy, le musicien, ressemble à l’acteur Didier Bourdon.
Comme à Saché, une fois, on me demande ce que j’y aime. Je réponds le paysage, les châteaux alentours de l’Indre, les descriptions qu’on retrouve dans le roman.
Balzac aimait beaucoup Rabelais. Il le lisait même dans le texte, apparemment.
Balzac & Rabelais
Similitudes :
critiques de la société, de leurs sociétés. Reprises des textes au fur et à mesure des ré-éditions.
&
différences
Balzac est conservateur (on va dire), Rabelais me semble progressiste. Balzac reprend ses textes pour les améliorer (il publie parfois un peu hâtivement la première édition d’un titre, Ah l’argent !). Rabelais reprend ses textes pour les édulcorer, politiquement parlant.
Comme à Illiers, cela m’amuse d’y retrouver Combray.
Nohant en mémoire, un peu comme Illiers : cire et naphtaline, tentative de remise à l’époque. J’aime bien hein ! Faut pas mentir ! Une ambiance, mais si tu ne suis pas la visite guidée, c’est pas la peine.
l’alcôve de la chambre
la salle à manger et les compagnons de lectures
(drôles de compagnons :
une horloge,
des assiettes avec illustrations des contes des mille et unes nuits
(aujourd’hui remplacée par une collec’ d’assiettes tendance florales ou du genre)
et un almanach)
Comme ici, au Croisset, où j’imagine le gros Flaubert pestant contre les usines qui commencent à s’intaller dans son champs de vision.
Dans ces lieux, si je peux, je fais un dessin. Ca donne le temps de voir, quand on fait un dessin.
formid’